mardi 9 avril 2013

Pie XI contre Pierre Bergé

Pierre Bergé sur les rapports extraconjugaux dans les collèges et lycées (ou plutôt sur quelque chose qui en découle):

"Monsieur le ministre, quand va-t-on dans les collèges, et je dis bien les collèges, et les lycées avoir des préservatifs gratuits ? Et quand va-t-on faire de vrais cours d'éducation sexuelle sur le sida ?", interroge M. Bergé.

"Aujourd'hui dans certains lycées, si on veut un préservatif, il faut aller le demander à l'infirmière. La démarche est très facile, comme vous pouvez l'imaginer", a-t-il poursuivi.


Pape Pie XI, sur les collèges et lycées (et un peu sur les rapports extraconjugaux, indirectement, dans une de leurs racines):

Ainsi, pour citer un exemple parmi les plus récents, la Cour suprême de la République des Etats-Unis de l'Amérique du Nord tranchait une très grave controverse en déclarant : " L'Etat n'a nullement le pouvoir général d'établir un type uniforme d'éducation pour la jeunesse, en la contraignant à recevoir l'instruction seulement dans les écoles publiques. " Et elle en donne la raison de droit naturel: " L'enfant n'est pas une simple créature de l'Etat ; ceux qui l'élèvent et le dirigent ont le droit et en même temps l'important devoir de le former et de le préparer à l'accomplissement de ses autres obligations. "


Ce droit a d'ailleurs été nié par l'Allemagne en 1938, sous Hitler. Drôle de coincidence, parmi tous les dispositifs de cet homme qu'on a renversé en 1945 on semble avoir oublié de renverser Reichsschulgesetz, de 38. Hitler n'avait pas l'habitude de lire les encycliques de Pie XI ... au moins pas avec la révérence due.

Et plus loin:

C'est une erreur du même genre et non moins pernicieuse à l'éducation chrétienne que cette méthode dite de " coéducation des sexes ", méthode fondée, elle aussi, aux yeux d'un grand nombre, sur un naturalisme négateur du péché originel. En outre, pour tous ses tenants, elle provient d'une confusion d'idées déplorable, qui remplace la légitime communauté de vie entre les hommes par la promiscuité et le nivellement égalitaire. Le Créateur a ordonné, et disposé la parfaite communauté de vie entre les deux sexes seulement dans l'unité du mariage; ensuite, elle les sépare graduellement dans la famille et dans la société. Il n'y a d'ailleurs dans la nature elle-même, qui a fait les sexes différents par leur organisme, par leurs inclinations, par leurs aptitudes, aucune raison qui montre que la promiscuité, et encore moins une égalité de formation, puissent ou doivent exister. Les sexes, suivant les admirables desseins du Créateur, sont appelés à se compléter réciproquement dans la famille et dans la société, et justement par leur diversité même. Cette diversité est donc à maintenir et à favoriser dans la formation et dans l'éducation, en sauvegardant la distinction nécessaire, avec une séparation correspondante, en rapport avec les âges différents et les différentes circonstances. Ces principes sont à appliquer en temps et lieu, suivant les règles de la prudence chrétienne, à toutes les écoles, mais principalement durant l'adolescence, la période la plus délicate et la plus décisive de la formation. Dans les exercices de gymnastique ou de délassement, que l'on ait particulièrement égard aux exigences de la modestie chez les jeunes filles pour qui il est d'une souveraine inconvenance de se montrer et de s'exhiber aux yeux de tout le monde.


Pierre Bergé a posé sa question en 2013. Pape Pie XI a donné sa réponse en ... 1929. Mais peut-être Pierre Bergé n'a-t-il pas l'habitude de lire les encycliques papales? Au moins pas avec la révérence due?

Il y a biensûr une autre racine pour ces rapports extraconjugaux dans les législations matrimoniales modernes.

L'église ayant suivie le droit romain et la coûtume hébreux ancienne dans la matière a reconnu comme pouvant se marier: un homme à partir du 14:ième anniversaire, une femme à partir du 12:ième. Une quelconque complaisance - même très forte - entre deux personnes à l'âge du lycée n'était donc pas vouée à un rapport extra-conjugal, vu que des rapports conjugaux étaient facile à obtenir moyennant le mariage. Les législations civiles n'ont pas suivi ce dispositif après les révolutions, car on trouve un §144 où depuis Napoléon I les âges étaient 18 pour l'homme et 15 pour la femme et qui sont devenus - date funeste pour la législation française - le 24 mars 2006, 18 pour les deux sexes. Comme déjà avant en Suède - mais avec une possibilité de dérogation à partir de 15 pour les deux sexes.

Si à l'âge de 14 j'aurais vécu dans une société où j'aurais pu me marier, ou au moins aurais pu espérer me pouvoir marier bientôt, à 15, ma vie aurait été plus heureuse.

Hans-Georg Lundahl
Château d'Eau*
St Gauthier
9-IV-2013

*Remis sur ce blog après un sabotage là, à un autre endroit.

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