jeudi 12 juillet 2012

- "On ne peut pas être écrivain et sdf." (sic dixit)


- "Oui, on le peut. Si on n'est pas très bien payé pour ses écrits, on peut être sdf aussi."

Voilà le dialogue que j'ai eu, en essence avec un bon gars qui m'a filé deux euros. D'où l'interêt de le remercier si par quelque hazard il se rend sur le blog HGL's FB Writings.

Précisons, on en a connus d'autres: François Villon (dont j'ai chanté autrefois la Ballade des Pendus et Les Neiges d'Antan - une chanson fort bien à propos cette année, car il fait référence à Jehanne la bonne Lorraine qu'Anglois brûlèrent à Rouen).

Et Jack Kerouac, quoique celui là je ne l'ai pas encore lu. Et George Orwell, j'ai essayé de le lire, mais il n'était pas à mon goût et pas tout à fait sdf non plus, juste délogé de logement en logement meilleur et meilleur marché, pire et pire qualité.

En Italie on en a eu aussi, mais je ne me suis pas lié à une vie quasi monastique comme l'avait fait St François d'Assise, mais sa confiance dans la providence à été un modèle. Vous ne saviez pas qu'il était écrivain? Oui, il l'était. Trois règles (franciscains, clarisses, tertiaires), les lettres aux rois et potentats et au clergé et d'autres. Et le manuscrit à frère Élie. Et, le chef-dœuvre selon beaucoup: la louange de Dieu par ses créatures. Un poëme italien avant Dante et Pétrarque. Une louange légèrement reprise depuis un texte latin, avec beaucoup de liberté dans le détail et un important ajout dans la fin.

Pour ce qui est du texte latin, il est la traduction de St Jérôme d'un poëme Hébreux ("va piensero, sul ali dorate", non, pas le psaume CXXXVII qui fut modèle pour Verdi, quand même) le chant des trois jeunes dans le four de feu.

Si St François était - volontairement et à permanence de temps de vie - sdf, alors Daniel et les trois amis Anania, Azaria et Misael étaient prisonniers.

Et eux aussi ils ont connu une suite: François Villon encore une fois, biensûr, mais aussi Malory, auteur du roman La Morte d'Arthur (un roman qui parle de toute sa vie, pas juste de sa mort), ou Cervantes qui était prisonnier chez les Turcs, au moins. Et Richard Wurmbrandt et Alexandre Soljénitsyne, prisonniers chez les communistes.

József Mindszenty avait été écrivain déjà avant d'être prisonnier sous des formes pénibles chez les communistes, il est décédé à Vienne, en exil.

Oui, on peut bien être sdf et écrivain, prisonnier et écrivain, exilé et écrivain. J'ai pris des cas célèbres, mais la célébrité est une autre question.

Hans-Georg Lundahl
BU Nanterre
Sts Balay et Menou et
surtout Ste Véronique
12-VII-2012

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